dimanche 17 avril 2016

Le classement des fuseaux

Objectifs :
- Associer une quantité à un symbole mathématique
- Dénombrer et regrouper de petites quantités
- Apprendre à s'autocorriger

À partir du moment où un enfant reconnaît les chiffres de 0 à 9, il est possible d'entreprendre avec lui la réalisation de cette activité. Pour s'y faire, vous aurez besoin de deux plateaux de classement Montessori semblables à ceux présentés à l'annexe 1 ainsi que quarante-cinq fuseaux, qui sont en fait des bâtonnets de bois. Pour débuter l'activité, l'enseignant explique au jeune qu'il devra insérer la bonne quantité de fuseaux dans les compartiments numérotés. Il fait alors un modelage de la tâche que l'enfant aura à accomplir. L'enseignant lit alors le chiffre inscrit sur le premier compartiment, soit le zéro, et n'y dépose aucun fuseaux. Il lit ensuite le chiffre inscrit sur le deuxième compartiment, soit le un, et y dépose un fuseaux. Il fait ce procédé pour tous les chiffres des deux plateaux en prenant soin de compter les fuseaux à voix haute lorsqu'il les dépose des les compartiments. Un tel dénombrement permet d'associer un nombre de fuseaux précis au chiffre qu'il représente. Lorsqu'il a complété la tâche, il ne reste plus de fuseaux en dehors des compartiments. L'enseignant précise à l'enfant que c'est de cette façon qu'il sait n'avoir fait aucune erreur au cours de l'activité, puisque s'il lui reste des fuseaux, c'est qu'il a omis d'en mettre dans certains compartiments, et que s'il lui en manque, c'est qu'il en a mis de trop.

C'est maintenant au tour du jeune de réaliser l'activité. L'enseignant lui remet donc la pile de fuseaux pour qu'il les insère dans les compartiments. Pendant qu'il s'active à la tâche, l'adulte l'observe, mais n'intervient pas si le jeune se trompe. Tel que mentionné ci-haut, l'activité est fait de manière à ce que l'enfant constate par lui-même qu'il a fait une erreur. En effet, lorsqu'il a terminé, il ne doit pas lui rester de fuseaux et il doit en avoir la bonne quantité dans chaque compartiment. S'il n'arrive pas à ce résultat, l'enseignant demande au jeune de vérifier son travail et d'y apporter les correctifs nécessaires, en reprenant l'activité du début au besoin. L'enfant changera sans doute sa méthode de travail de lui-même après avoir constaté son erreur, parfois après l'avoir fait à quelques reprises, c'est pourquoi il faut le laisser les constater en évitant de lui mentionné d'emblée. Il développera ainsi ses méthodes de travail et sa capacité à s'autocorriger.



Annexe 1 : Plateaux de classement Montessori 



samedi 9 avril 2016

Développer la fluidité en lecture par la relecture

Objectifs :
Développer la fluidité en lecture

Lorsqu'il est question de la fluidité en lecture, il s'agit en fait de la l’habileté de l'enfant à lire un texte avec exactitude et rapidité. Généralement, les élèves qui lisent de manière fluide comprennent bien les textes qu’ils lisent puisqu'il est nécessaire de lire de manière fluide pour pouvoir se concentrer sur la signification du texte. Toutefois, une lecture fluide ne garantit pas automatiquement la compréhension. En effet, certains lecteurs ne comprennent pas les textes qu’ils lisent, et ce, malgré une lecture exacte et aisée. Les activités sur la fluidité en lecture de texte s’adressent donc aux élèves qui décodent avec exactitude les mots écrits, mais qui ont une lecture hésitante ou très lente. Elles ont pour but d’améliorer la vitesse, le rythme et l’expression de la lecture et non d’améliorer l’exactitude de la lecture. Les plus efficaces pour développer les habiletés de fluidité en lecture sont les activités de relecture du même texte, telles que présentées ci-dessous, qui consistent à demander à un élève de relire plusieurs fois le même passage. Pour que l'activité soient efficace, il est important que l’enfant soit capable de lire 95% des mots de ce passage correctement.

Activité 1 :
Afin de favoriser le développement d’une lecture fluide chez le lecteur moins habile, il convient de lui offrir un modèle de lecture fluide (un enseignant ou un parent) et de lui demander d’imiter ce modèle. Dans cette activité structurée, le modèle lit aux élèves un court passage avec expression et en respectant les marques de ponctuation (les pauses). Ensuite, l'enfant lit la partie lue par le modèle de la même façon que ce dernier. Cette lecture dites en écho se poursuit pour tout le passage.

Activité 2 :
Pour débuter, l’adulte sélectionne un passage d'environ 100 mots qui correspond au degré d’autonomie de l’élève


1. La première journée, il chronomètre le temps pris par l’enfant pour lire ces 100 mots. Dans un tableau, il inscrit le titre de l’histoire, la date et le temps de lecture du jeune

2. Les deuxième, troisième et quatrième jours, l’élève relit le même passage et inscrit de nouveau son temps de lecture dans un tableau.
3. Le cinquième jour, celui-ci relit une autre fois le même passage et inscrit une dernière fois son temps de lecture dans son tableau. L’adulte peut alors tracer un graphique des temps de lecture de l'enfant pour illustrer sa progression. Il sélectionne ensuite un autre passage pour l’élève et recommence cette activité autant de fois que désiré.
*Plusieurs textes différents peuvent être utilisés pour réaliser cette activité. Cependant, il faut s’assurer que les textes proposés au jeune augmentent en niveau de difficulté tout en demeurant intéressant pour celui-ci et adapté à son niveau d'autonomie. Évidemment, il existe une multitude d'activité visant l'amélioration de la fluidité en lecture. J'ai sélectionné celles-ci puisqu'elles nécessitent très peu de matériel et qu'elles créent une belle motivation pour les jeunes, qui voient leur évolution en lecture sur une courte période de temps.

Ce type d'activité est utilisé plutôt fréquemment dans un cadre scolaire. Si vous souhaitez voir de quelle façon sont comptabilisé et évalué les résultats des jeunes lors de ces activités, je dépose ici une grille d'évaluation prévue à cet effet.




mardi 5 avril 2016

Projet parascolaire: Une histoire racontée

Objectif(s) :
- Utiliser les technologies pour augmenter l’intérêt des élèves pour la lecture
Les activités parascolaires étant réalisées dans le but de motiver les jeunes dans leurs apprentissages, tels que mentionnés ci-haut, j'ai proposé à une direction d’école, avec l'aide de l'enseignante en orthopédagogie, la création de l'une de ces activités. Une fois cette proposition acceptée, l'enseignante m'a fait part d'une problématique au niveau de la lecture. Celle-ci m'a expliqué que les nouvelles technologies, telles que les ordinateurs et les tablettes électroniques, détournent grandement l'intérêt des élèves pour la lecture, qui décline apparemment très rapidement. Ce manque d'intérêt est problématique puisqu'il est évident que les jeunes qui ont de bonnes aptitudes en lecture réussissent mieux dans l'ensemble de leurs cours, comparativement à ceux qui ont de la difficulté à lire adéquatement. Parallèlement à cette récente problématique, j'ai opté pour une activité parascolaire qui favoriserait l'intérêt des jeunes pour la lecture en utilisant leur soif d'électronique. Ainsi, toujours en étroite collaboration avec l’enseignante, j'ai élaboré le projet parascolaire «une histoire racontée». Le projet implique la participation volontaire de quelques élèves de quatrième année. Ces élèves ont le mandat de se choisir un livre d'histoire qu'ils doivent apprendre à lire à voix haute pour ensuite être filmé au moment de leur lecture. La vidéo servira par la suite de ressources électroniques aux enseignants du préscolaire et de première année. Évidemment, ces élèves recevront une légère formation pour développer leurs habiletés en terme de lecture d'histoires destinées aux tout-petits. Ils auront également la possibilité de créer leur propre diaporama, qui sera finalement gravé sur un DVD. Bien que cette dernière partie implique une charge de travail supplémentaire, l'intention derrière celle-ci est toujours de hausser l'intérêt des élèves pour la lecture et de leur donner la motivation de s'impliquer dans l'activité. Quant aux plus jeunes, ils seront sans doute plus intéressés de visionner ces histoires, à la télévision ou sur l'ordinateur de la classe, que de simplement les écouter avec les méthodes traditionnelles.

Les résultats de ce projet parascolaire à court terme se sont avérés très enrichissants sur le plan académique. Dès le départ, les élèves de quatrième année ont démontré un fort intérêt pour l'activité. Ainsi, les cinq élèves inscrits ont participé activement aux ateliers préparatoires en plus de relire leur livre de lecture respectif en dehors des périodes de rencontre. Leurs progrès étaient visibles d'une rencontre à l'autre, et ce, malgré le peu de temps qui les séparait. Cette motivation, dont l'ampleur était inattendue, est apparemment dût à la création de vidéo. En effet, les enfants accordaient une grande importance à leur performance devant la caméra, de sorte qu'ils prenaient le projet très au sérieux. Le stress initial que représentait la caméra s'est rapidement transformé en excitation, et leur niveau de lecture s'en ais évidemment ressenti tout aussi rapidement. Ceux-ci ont même offert d'entreprendre la lecture d'un second livre dans le but de se faire filmer à nouveau, proposition que nous avons acceptée avec plaisir! En somme, les apprentissages réalisés par les cinq élèves sont considérables au niveau de leur lecture, ce qui sera sans doute visible dans l'ensemble de leurs résultats scolaires à long terme.

Voici un extrait du produit final :




Dans le cas des enseignants, j’espère que cet article vous inspire à la réalisation de projets parascolaires en lien avec les technologies, avec lesquelles vous captiverez sans aucun doute vos élèves ! Pour ce qui est des parents, n’hésitez pas à proposer des idées semblables à l’enseignante de votre enfant, qui cherche peut être son prochain sujet d’activité parascolaire !

lundi 4 avril 2016

Le jeu du nombre mistère

Objectif(s):
- Comparer des nombres
- Comprendre les liens de prédécession et de succession des nombres

Pratiquer un apprentissage sous forme de jeux permet de consolider rapidement la notion pour que l'élève soit ensuite en mesure de l'utiliser dans un contexte plus théorique. Ainsi, l'activité proposée ici est un jeux, particulièrement rapide et simple à réaliser, tant à la maison que dans un cadre scolaire. Celle-ci nécéssite seulement d'avoir une droite numérique (numéroté) de la suite de nombre que l'on souhaite travailler avec le jeune, qui peut même être fait par celui-ci sur une feuille blanche, ainsi qu'une petite quantité de pâte adhésive réutilisable ou de pâte à modeler.

Pour commencer, l'enseignant dit à l'élève qu'il a noté un nombre qui se situe sur la droite numérique qui lui est présentée. Il lui explique que celui-ci devra tenter de deviner de quel nombre il s'agit. Ainsi, lorsque l'élève dit un nombre, l'enseignant lui répond que le nombre est exact, si tel est le cas, ou bien il lui précise si ce nombre est plus grand ou plus petit que le nombre qu'il a choisit au départ. L'élève colle alors un morceau de pâte adhésive sur le nombre inexact pour rétrécir sa droite numérique. Chaque nombre inexact rétrécit donc les possibilités, facilement visible sur la droite numérique. La partie se poursuit ainsi jusqu'à ce que l'élève devine le nombre noté par l'enseignant. Il est ensuite possible de commencer une nouvelle partie, en inversant les rôles si le jeune le souhaite. 

Exemple d'une partie: Les nombres de 100 à 200
1. L'enseignant note le nombre 176, qu'il ne montre pas à l'élève.
2. L'élève tente de deviner ce nombre. Il demande à l'enseignant s'il s'agit du nombre 170.
3. L'enseignant lui répond que sa réponse est inexacte et que le nombre qu'il a choisit est plus grand que celui qu'il a nommé.
4. L'élève pose un morceau de pâte adhésive sur le nombre 170 pour se rappeler que tous les nombres en-dessous de celui-ci sont éliminés.
5.  L'élève tente à nouveau de deviner le nombre, en proposant cette fois le nombre 180.
6.  L'enseignant lui répond que sa réponse est inexacte et que le nombre qu'il a choisit est plus petit que celui qu'il a nommé.
7. L'élève pose un morceau de pâte adhésive sur le nombre 180 pour se rappeler que tous les nombres au-dessus de celui-ci sont éliminés. Sa droite numérique se limite donc maintenant aux nombres entre 170 et 180.
8. L'élève tente à nouveau de deviner le nombre, en proposant cette fois le nombre 175.
9. L'enseignant lui répond que sa réponse est inexacte et que le nombre qu'il a choisit est plus grand que celui qu'il a nommé.
10. L'élève pose un morceau de pâte adhésive sur le nombre 175 pour se rappeler que tous les nombres en-dessous de celui-ci sont éliminés.
11. L'élève tente à nouveau de deviner le nombre, en proposant cette fois le nombre 177.
12. L'enseignant lui répond que sa réponse est inexacte et que le nombre qu'il a choisit est plus petit que celui qu'il a nommé.
13. L'élève pose un morceau de pâte adhésive sur le nombre 177 pour se rappeler que tous les nombres au-dessus de celui-ci sont éliminés. Sa droite numérique se limite donc maintenant aux nombres entre 175 et 177. Il est donc certain que le nombre noté par l'enseignant est 176.

Ce jeu est une façon simple et surtout amusante d'amener le jeune à faire des liens de précession et de succession entres les nombres, c'est-à-dire de trouver les nombres plus petits ou plus grands, lorsqu'il doit se servir des réponses de l'enseignant pour rétrécir sa droite numérique. De plus, il compare continuellement les nombres entre eux puisqu'à chaque fois qu'il propose un nombre, il doit d'abord se demander si celui-ci faut partie de la liste de nombres possibles (en se référant à sa droite numérique). Évidemment, la droite numérique n'est pas obligatoire. Toutefois, considérant que le jeune est en apprentissage, ce support visuel est un atout qui augmente la fluidité et l'assurance de ce dernier lorsqu'il propose des nombres, en plus de dynamiser l'activité et de concrétiser les mathématiques. Par ailleurs, ce jeu, que les enfants apprécient à coup sûre, n'a aucune contrainte de temps et ne demande que très peu de matériel!